La guerre civile qui ravage le Soudan depuis avril 2023 a provoqué une montée alarmante du commerce illicite de voitures au Tchad. Alors que les affrontements entre les Forces de Soutien Rapide (RSF) et l’armée soudanaise se poursuivent, des milliers de véhicules volés traversent la frontière, alimentant une économie criminelle qui menace la stabilité régionale.

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Un trafic transfrontalier en pleine expansion

Au début du conflit, de nombreux membres des RSF ont pillé Khartoum et d’autres grandes villes soudanaises, s’emparant notamment de véhicules et de biens de valeur. Ces voitures volées sont ensuite acheminées vers la frontière tchadienne, où elles sont revendues à bas prix. Ce phénomène a transformé le commerce illicite de voitures au Tchad en une activité florissante.

Un officier de police tchadien affirme que les frontières poreuses et les capacités limitées des forces de l’ordre favorisent cette contrebande. Les véhicules volés entrent souvent dans le pays de nuit, équipés de fausses plaques d’immatriculation et de documents falsifiés. Une fois sur le territoire, différents réseaux criminels se chargent de leur acheminement vers l’intérieur du pays.

Les conséquences économiques et sociales

Le commerce illicite de voitures au Tchad ne se limite pas à un simple trafic : il perturbe les marchés locaux et nuit au commerce automobile légitime. Sur des plateformes régionales comme Auto24, les acheteurs recherchent des véhicules sûrs et authentiques, mais la présence croissante de voitures volées complique la distinction entre légitime et illégal.

De nombreux réfugiés soudanais installés au Tchad expriment leur frustration, estimant que certains profiteurs tirent avantage du chaos dans leur pays d’origine. Ce ressentiment croissant alimente les tensions entre communautés et fragilise la cohésion sociale.

L’expérience du Soudan du Sud : un modèle à suivre

Pour endiguer le commerce illicite de voitures au Tchad, le gouvernement tchadien pourrait s’inspirer du modèle adopté par le Soudan du Sud. Ce dernier a collaboré avec les autorités soudanaises pour créer une base de données électronique des véhicules volés, facilitant ainsi leur traçabilité. De plus, le Soudan du Sud a interdit l’immatriculation de voitures soudanaises dépourvues de documents officiels, empêchant leur entrée sur le marché légal.

De telles mesures pourraient être reproduites au Tchad en renforçant la sécurité frontalière, en modernisant la coopération policière avec le Soudan et en sensibilisant les acheteurs à ne pas acquérir de véhicules d’origine douteuse.

Une menace régionale à enrayer

Le commerce illicite de voitures au Tchad est devenu un défi majeur pour la sécurité régionale. Il alimente la criminalité, favorise la corruption et entretient la violence armée dans la région. Tant que les frontières resteront vulnérables et que les acheteurs ignoreront les risques, ce trafic continuera de prospérer.

Le Tchad doit agir rapidement, en collaboration avec ses voisins, pour protéger son économie et assurer la transparence du marché automobile.

Pensez-vous que le commerce illicite de voitures au Tchad peut être arrêté grâce à une coopération régionale renforcée ? Partagez votre avis dans les commentaires !